Le chien déguisé en vache
LE CHIEN DÉGUISÉ EN VACHE
Lampions de fête et petits matins étoilés
Musiciens de jazz et musiques improvisées, les deux complices Catherine Delaunay (clarinettes) et Pascal Van den Heuvel (saxophones) ont mêlé leurs sensibilités respectives pour créer ce duo en 2006. Fraîcheur et spontanéité, légèreté et humour ; on respire, on s’étonne, on rit, on est transporté par ces deux souffleurs de musique et d’émotion.
Extraits de presse Le chien déguisé en vache
Un duo tendre et bondissant…
« Catherine Delaunay promène son talent indiscipliné sur les marges du jazz. Derrière des intitulés insolites, un duo tendre et bondissant où elle croise ses clarinettes avec les saxophones de Pascal Van den Heuvel. De la fantaisie et l’invention pour une musique qui ne manque pas d’air. »
Jazz Magazine – Lorraine Soliman – Novembre 2008 –
Lampions de fête et petits matins étoilés…
Catherine Delaunay apprécie plus que tout l’intimité, les amis et le plaisir de celle-là vécue avec ceux-ci dans Le jardin de Joseph ou Au café avec Claude. Son format de prédilection demeure le duo, peut-être par antinomie avec le nombreux Tous Dehors et, qu’elle décline des Tocade’S avec Bruno Tocanne, rompe le Silence dans les rangs avec Tatiana Lejude ou glisse voluptueusement
sur les calembours du Chien déguisé en vache en compagnie de Pascal Van den Heuvel, elle n’aime rien tant que la complicité de ces moments privilégiés.
Alors, elle se donne avec soin, polit le son de ses clarinettes, trouve des courbes inattendues, des respirations bienvenues, des harmoniques croisant en chemin celles de son partenaire. Le saxophoniste a d’ailleurs compris sur quel terrain il avait la chance d’évoluer pourvu qu’il n’y dresse aucune barrière intempestive. Il creuse donc, dans le sillage de la Dame, une ligne attentive, y sème les germes de la rencontre à venir, et, avec toute la patience dont il peut se targuer, dessine les contours qui ourleront la mélodie. Surtout, il a banni de ses instruments tout risque d’agressivité. Car, sans être pour autant un oiseau effarouché, Catherine Delaunay cherche tout sauf le conflit. Ce n’est pas pour cela qu’elle est venue, mais pour vivre un temps lumineux où, pour une fois, l’intelligence aurait eu gain de cause.
Aussi goûte-t-on des mets bien délicats au menu de ces 17 courtes pièces mitonnées avec tout le savoir-faire de compagnons artisans : du jazz, bien sûr, encore que cet idiome précis soit loin de définir la couleur générale de l’album, des contrepoints tirés sur le fil de la dissonance, de brefs échanges fondés sur le rythme ou de longues phrases épanouies sur toute l’amplitude du spectre.
Surtout, on y entend de l’ improvisation, terme hybride s’il en fut, évoquant moins l’esthétique abordée que la genèse du son lui-même, mais situant bien les interprètes dans cette zone ambiguë peuplée de tous les dangers et requérant toute la lucidité nécessaire au déni de la redite, des clichés et du prêt-à-jouer.
C’est donc en totale chute libre que la clarinettiste française, à l’origine de la fanfare de poche Y’en a qui manquent pas d’air et cheville ouvrière des ensembles de Laurent Dehors, du Simple sound de Régis Huby ou du Chaosmos d’Alain Blesing, entraîne le saxophoniste belge, néophyte en la matière, mais fasciné par cette disponibilité avec laquelle ils conjuguent au présent la tendresse,
l’humour, le désir, et la joie.
Rien de bien obscur dans tout cela, n’est-ce pas ?
Juste quelques rimes enguirlandées, lampions de fête et petits matins étoilés à tendre au-dessus de nos lits pour mieux conjurer nos cauchemars…
– Improjazz – Joël Pagier – janvier 2009 – Album Le chien déguisé en vache –
Le chien n’est peut-être pas un chien, ni la vache une vache …
«Catherine Delaunay et Pascal Van den Heuvel croisent et décroisent«Catherine Delaunay et Pascal Van den Heuvel croisent et décroisent les lignes de leurs instruments et dessinent d’une main preste dix-sept courtes esquisses, pour la plupart improvisées.
Du minimalisme bucolique du « Jardin de Joseph » ou « Odette est partie » aux réminiscences balkaniques de « Mon p’tit palud » et « La ballade d’Aïgor », le duo use de sons aux couleurs tendres (« Such a princess », une composition de
Catherine Delaunay, nostalgique et doucement surannée) ou vives (« La vache déguisée en chien »), avec une sorte de volonté d’enfance qui leur va bien au teint.
Ne vous fiez pas aux apparences : la naïveté est voulue, le chien n’est peut-être pas un chien, ni la vache une vache ; « Lost tango in Paris » est une valse et « Une valse dans les prés » n’en est pas une ; « Sors la poubelle avant d’aller danser » n’est pas une parodie de Sylvie Vartan, mais « Soir de Paris » est une authentique valse musette qui fleure le parfum de chez Bourjois « avec un J comme Joie » et une tour Eiffel sur la boîte bleue. « C’est encore loin » sonne un peu comme une chanson de halage… Vous suivez ? Tais-toi et rame.
Malicieux, les deux soufflants nous gratifient en cours de route de conversations instrumentales impromptues que nous devons comprendre à demi-mot, à demi-note, comme on essaie de saisir une discussion à la table voisine : « Au café avec Claude », « Tenderness », « Mon p’tit python »…
Elle se délecte à jouer les faux seconds rôles, les basses obligées. Il caresse voluptueusement les mediums et batifole dans les aigus avec la fougue d’un jeune chien dans l’herbe tendre. Tous deux affectionnent les volutes et les lignes virevoltantes, les sonorités rondes et dodues comme une petite madeleine, les teintes fraîches, les souvenirs de musiques populaires, les échanges de voix, les phrases qui finissent en suspens comme un sourcil levé. Le vôtre, peut-être, à la première écoute de cette subtile collection de vignettes musicales.»
Citizen Jazz – Diane Gastellu – Novembre 2008 –