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La Guinguette à PépéE, APACHES, Disque ami

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Dans le bouillonnement de questions que se pose tout confectionneur d’album discographique de notre époque, deux préoccupations surnagent : « comment être un réel artisan ? » et « comment traduire le sentiment populaire ? ». Dans son premier opus enregistré, Apaches, le trio enchanteur de places publiques, La guinguette à Pépée, répond finement avec une gaillarde cordialité, une exemplaire philanthropie. Aux deux questions précédentes, on pourrait ajouter une troisième qui anime les allumés de la pochette : « comment traduire l’esprit d’une musique par sa représentation graphique et visuelle ? ». Apaches est une pochette animée (on dira pop up aujourd’hui) comme celles de Led Zeppelin 3 de Stand up de Jethro Tull, Schools out d’Alice Cooper, sauf que cette pochette n’est ni imprimée en Colombie ou à Hong Kong, mais confectionnée par les mains expertes des trois membres de Pepée. On ouvre en déroulant un fil, on fait tourner de petites cartes postales rectoverso, lever un allégorique caméléon qui rêve devant la lune et soulever une télé art déco qui laisse entrevoir de joviaux bovins. La note est donnée et l’on glissera d’autant plus facilement ses oreilles dans la musique à venir émergeant de ce générateur bric à brac.
Le répertoire se constitue de classiques de jazz, de chansons, de musette, d’airs de Broadway (standards) ou d’opérettes. Suite inattaquable, il emprunte la route enchantée en snobant l’autoroute. Et c’est un permanent régal, une joie continue, un essaim de flammèches aptes à la vie, de déclarations librement sensibles, d’accents familiers truffés de surprises. On est soufflé par le galopant naturel de l’ensemble, la beauté de l’interprétation, la vibration populaire (sans besoin de recherche), l’intelligence des plans sonores (chapeau l’enregistrement ! – tant de gens se triturent l’esprit pour rendre la rue in studio).
Avec Pépée, on rit, on aime, on danse, on chante, on taquine, on vit. Écoutez par exemple la sentimentale version de « Premier Bal », la truculence de « Mexico », les délicatesses de « Petite Fleur » ou de « Temptation », la tendresse de « Jungle fever », le madré « St James Infirmary » pour n’en citer que quelques-unes. Et ça swing, swing swing ! Et puis, perle parmi les perles, on ne se quittera pas sans citer un véritable petit chef-d’oeuvre en la version de « Tea for two », la chanson de No, No, Nanette écrite en 1925 par Vincent Youmans et Irving Caesar qui compte pourtant son lot de repreneurs de talent (Dmitri Chostakovich, Fats Waller, Duke Ellington, Tommy Dorsey, Ella Fitzgerald, Frank Sinatra, Nat King Cole, Judy Garland, Louis Armstrong, Doris Day…). Le « Tea for two » version cha-cha-cha de Pépée est une comédie faisant éclater les reliefs d’une parole vibrante et poétique de l’émotion enfantine indéracinable.
Les trois Apaches de Pépée, Catherine Delaunay, Pascal Van den Heuvel, Sébastien Gariniaux, ont réussi un album qui se confond avec la rue, les salles de bal, les lieux intimes ou ceux de franche rigolade, un manifeste narguant l’imbécilité du monde. Et lorsqu’on a fini de l’écouter, on est pressé de le remettre.
 – NATO – La Guinguette à PépéE, Apaches – LGap 5.6

La Guinguette à PépéE :  APACHES, Disque « ÉLU » Citizen Jazz

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Catherine Delaunay (cl, bcl, acc, voc, objets), Pascal Van den Heuvel (as, ss, bs, uku, voc, objets), Sébastien Gariniaux (g, bj, uku, voc, objets)
Label / Distribution : Les neuf filles de Zeus

On aurait tous aimé guincher sur les planches de la Guinguette à PépéE. C’est le genre de lieu chargé des souvenirs qu’on n’a jamais eus, kitsch assumé, murs colorés et vaisselle en vrac, avec l’inspiration musicale dans le patrimoine populaire. Pas son versant scie racoleuse et sa cohorte de vedettes sur le retour, mais le récital des chansons qu’on connaît tous à son corps défendant, de « Mexico » à « Tea For Two », fournisseurs de vers
d’oreille de qualité depuis cinq décennies joliment sonnées. Mais au fait, qui est PépéE ? On ne le sait pas trop, mais on connaît ses musiciens, car ce sont des fidèles des lieux : des poly-instrumentistes foutraques qui de Normandie en Belgique trimbalent des clarinettes et saxophones baryton autant que des accordéons et des ukulélés. Catherine Delaunay a déjà longtemps expérimenté ce répertoire avec le bal de Laurent Dehors. Quant à Pascal Van den Heuvel, ce n’est pas avec Mäâk’s Spirit qu’il a pris l’habitude de jouer le beau musette de « L’infidèle », mais peut-être dans Le Chien déguisé en vache, son duo avec Delaunay.
Des bovidés, il y en a un pré tout entier dans les multiples surprises de la pochette, qui à elle seule vaudrait de s’embarquer dans cet univers que ne renieraient pas Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. Une poésie artisanale et joliment dérisoire qui renoue avec l’objet-disque : une roulette passe-vues, un bouton magique… La Guinguette a déniché sa place dans un coin fort discret et chante pour ceux qui prendront le temps de l’écouter. Car on n’y trouve pas que le décor et le détachement rêveur. Pas seulement quelques chansons fédératrices volontairement passées au moulin des instruments- jouets et mégaphones. La rencontre en trio avec le guitariste, banjoïste et percussionniste Sébastien Gariniaux est également l’occasion de rendre un hommage appuyé à des figures comme Gus Viseur et aux accointances gouailleuses entre le jazz et la java. Ainsi, de nombreux morceaux swinguent effrontément, à l’instar de « It Don’t Mean A Thing », découpé au baryton par Van den Heuvel, qui retrouve la joie turbulente de la pulsation. Une vraie musique d’Apaches des faubourgs et des villes moyennes jouée avec une énergie qui rappelle le théâtre de rue. Une discipline bien connue de Gariniaux.
Catherine Delaunay reste toujours une fabuleuse raconteuse d’histoires. Il y a dans cette Guinguette à PépéE une folie narrative qui saute du chahut de « Sing Sing Sing », véritable morceau Jungle transposé dans le Bocage, à l’émotion de « Mon Premier Bal ». Au premier abord, on peut paraître loin des lettres de Poilus de Jusqu’au dernier souffle ou des embruns salés comme des larmes de Sois patient car le loup. On pourrait ne voir dans le groove cabossé de « Temptation Rag » que l’occasion de montrer qu’on peut faire bouger les pieds avec un ukulélé et un pianola. Mais, à moins de n’avoir absolument aucune connexion entre les oreilles et le cœur, on s’apercevra bien vite, une fois défait le fil de nylon retenant ce disque unique, objet désirable, que tout un monde se dévoile. Le flacon et l’ivresse.
– Franpi Barriaux – Citizen Jazz – Janvier 2018

L’inouï jazze à Nevers…

« (…) Jusqu’au dernier souffle, création de Catherine Delaunay d’après les lettres d’amour des poilus de la Grande Guerre…( … )»

– L’Humanité – Fara C – Les coups de coeur de Fara C – 14 novembre 2014

Déchirant voyage dans le temps…

«En cette année centenaire, les mémoires de la Grande Guerre fleurissent comme les coquelicots.

Entre oraison martiale et souvenirs d’obus, il existe des chemins de traverse plus poétiques et moins convenus. Plus proche des hommes pris au piège de cette sale guerre, aussi. C’est cette voie qu’emprunte Catherine Delaunay avec Jusqu’au dernier souffle, créé après une semaine de résidence au Théâtre Le Rive gauche de Saint-Etienne-du-Rouvray, non loin de Rouen.
On s’en souvient : sur le magnifique Sois patient car le loup, écrit par a clarinettiste autour des textes du poète Malcolm Lowry, planait l’ombre du grand-père terre-neuva disparu en mer durant la Seconde Guerre mondiale. S’il ne s’agit pas ici du même conflit, on retrouve dans le choix de ces lettres de Poilus lues par deux acteurs – l’un sur scène, Yann Karaquillo et, en voix off, Véronique Dumont – un écho très personnel : celui du manque, de l’absence, du drame intime qui se dissout dans l’horreur collective.

L’oeuvre est introduite et ponctuée par des interludes par deux musiciens marqués par cette guerre, Claude Debussy le patriote resté à l’arrière pour raisons de santé, avec la Première Rhapsodie, et le conscrit autrichien Alban Berg avec ses Quatre pièces. Ces duos entre Catherine Delaunay et la remarquable pianiste Sandrine Le Grand donne le ton aux lettres qui les suivent, comme un cachet de la Poste qui fait foi.

Mais pour l’accompagner dans ce déchirant voyage dans le temps, Catherine Delaunay s’est aussi entourée d’un quintet sans batterie. Au centre d’un dispositif de timbres qui peut passer en un instant d’un registre très populaire à des constructions savantes inspirées de l’Ecole de Vienne, Guillaume Séguron est une fois de plus à la contrebasse. Avec lui, l’altiste Guillaume Roy et le guitariste Pierrick Hardy forment une belle communauté de cordes qui savent entremêler et sonder le tréfonds de l’émotion, notamment quand la lecture prend des allures chorales : les lettres se mélangent en créant un effet kaléidoscopique rappelant le destin collectif de leurs auteurs. Parallèlement, la présence sur scène d’instruments-jouets et d’une  » machine de tranchée  » mettent l’accent sur l’inventivité des soldats, qui surent aussi tromper le désespoir grâce à la musique (on pense au violoncelle de fortune de Maurice Maréchal).

Ici encore tout se mêle : la peur et l’amour fou, le désir et la boue.Dans ces mots lourds de sens, Séguron revient à ses Nouvelles réponses des archives. Certains solos ont la fureur des bombes quand les cordes claquent aussi fort que les mots, mais la contrebasse sait aussi jouer l’apaisement à l’archet, notamment lorsque le serpent de Christophe Morisset se manifeste sur la ligne de front. L’emploi de cet instrument barique est la belle trouvaille de ce spectacle. Il apporte une patine hors du temps, à l’instar de ces Poilus qui s’évadent dans leurs songes. Face à Jusqu’au dernier souffle, on ne plonge pas seulement dans la tranchée, mais aussi dans la mémoire universelle.»

 – Citizen Jazz – Franpi Barriaux – 17 novembre 2014 –

L’un des spectacles les plus poignants de l’histoire du festival…

«D’Jazz Nevers festival, le souffle de la diversité sur le festival.
Dans un silence de cathédrale, Catherine Delaunay a présenté Jusqu’au dernier souffle, son spectacle sur la Grande Guerre, hier soir après une journée riche en concerts et en animations. Pour D’Jazz, le 11 novembre n’est jamais un jour férié. C’est au contraire ce jour-là que le festival met le paquet et propose au public de passer son congé en musique, multipliant les propositions. Il s’est même mis au diapason de la commémoration nationale de la Grande Guerre, hier, avec en première partie de la soirée, Jusqu’au dernier souffle, émouvante création de Catherine Delaunay.
L’accompagnement musical, mélange de ritournelles populaires, de mélopées lugubres et d’extraits de Claude Debussy et d’Alban Berg, souligne la beauté oppressante de ces lettres envoyées par les soldats à leurs proches, femmes, parents, amis, enfants. Ce fut sans doute l’un des spectacles les plus poignants de l’histoire du festival.»

 – Le Journal du Centre – Jean-Mathias Joly – 12 novembre 2014 – D’Jazz Nevers 28° édition

Une oeuvre digne qui n’ouvre jamais sur le moindre pathos…

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«La longueur réduite de nos titres ne permet pas, très souvent, d’y inclure l’ensemble des manifestations d’une journée, dans les festivals comme celui de Nevers, et dans le cas d’un jour férié où les programmateurs s’en donnent à coeur joie. Le 11 novembre 2014, on fête donc à la fois la fin de la grande guerre (comme tous les ans), mais comme on est en 2014 on peut fêter aussi – le mot est tout à fait inadéquat – le premier centenaire de la même. D’où ce spectacle/concert « Jusqu’au dernier souffle », d’après les lettres d’amour des poilus de la grande guerre, musique de Catherine Delaunay.

C’est donc « tout ouïe » que j’ai pris place dans la salle Philippe-Genty de la Maison de la Culture, pour une soirée qui s’annonçait contrastée. Jusqu’au dernier souffle, c’est l’oeuvre de Catherine Delaunay (cl, scie musicale), entourée de Yann Karaquillo (voix), Guillaume Roy (alto), Guillaume Séguron (b), Christophe Morisset (serpent , tb, soubassophone), Pierrick Hardy (g, banjo) et Hervé Samson (lumières).En outre, elle est accompagnée par Sandrine Le Grand (p) pour deux pièces classiques qu’elle joue dans la soirée, la première Rhapsodie de Debussy pour clarinette et piano (1909-1910) et les magnifiques quatre pièces de Berg, op 5 (1913) pour les mêmes instruments. 

« Jusqu’au dernier souffle » : les poilus de la grande guerre ont écrit à leurs femmes, leurs familles, leur parents. Il leur a été répondu. Ils ont parfois écrit leur dernière lettre en sachant qu’ils allaient être fusillés le lendemain pour désertion. Choisir dans cette « littérature » involontaire, et mettre entre leurs lignes des musiques destinées à soutenir ou commenter le récitant, voilà le projet de Catherine Delaunay. Pour ce faire, elle s’est située dans le large espace qui existe entre les musiques dites « populaires » et celles qu’on nomme « savantes ». Soit ; classique et traditionnel. Le modèle est simple, et il est quasiment « obligé » : les hommes engagés dans la guerre sont, dans une large mesure, mélangés entre les classes, les situations sociales.Les instruments (de fortune, comme on dit, très belle expression qui veut dire que le hasard joue en dehors de la richesse, voire contre elle) sont, eux aussi, au-delà des clivages sociaux. Catherine Delaunay s’est située, dans son écriture, dans une mi-distance respectueuse entre ces catégories. Elle a surtout laissé la charge émotionnelle aux textes, n’en rajoutant jamais dans son écriture. D’où une oeuvre digne, qui n’ouvre jamais sur le moindre pathos. On écoute ça avec la bonne distance également, et chaque instrumentiste est à sa place. On a aimé les échanges entre l’alto de Roy et la contrebasse de Séguron, les interventions de Morisset au serpent, la présence de la guitare de Pierrick Hardy, et bien sûr l’impeccable diction de Yann Karaquillo. Il faut que cette création soit jouée le plus souvent possible d’ici 2018. Et même après !!!»

 – Jazz Magazine – Philippe Méziat – 11 novembre 2014 – D’Jazz Nevers 28° édition

Ce spectacle est de ceux qui transportent…

« Jusqu’au dernier souffle

Nous aurons l’occasion d’en reparler très vite dans Citizen Jazz, mais je souhaitais vite vite vous faire partager une photo du Spectacle de la clarinettiste Catherine Delaunay, qui était présenté après une semaine de résidence dans le beau Théâtre Le Rive Gauche de St Etienne du Rouvray, tout près de Rouen.
Mélange de textes de Poilus, lus de manière saisissante mais aussi kaléidoscopique par deux acteurs, ce spectacle est de ceux qui transportent à la fois dans de nombreux sentiments mêlés autre que le souvenir ou la nostalgie : la peur, la violence, le manque, l’amour, la solitude, l’horreur, l’attente, le silence…
L’occasion également de voir et d’entendre ce grand contrebassiste qu’est Guillaume Séguron et qui reste l’un de mes plus beau souvenir d’écriture et de partage sur la musique.
Ce spectacle va tourner ; ne le manquez pas.

 – Sun Ship – Franpi – 4 novembre 2014 – Création Jusqu’au dernier souffle – Rive Gauche

Poésie du grand large et de l’ivresse…

«Catherine Delaunay a présenté une création autour des textes de Malcolm Lowry, avec la participation de John Greaves. Cette Poésie du grand large et de l’ivresse convient tout à fait à la voix et à la manière de l’ancien bassiste du groupe « Henri Cow ». Le beau travail d’écriture minutieux et sensible, de la clarinettiste, a fait le reste. Beaucoup de chaleur et d’affection dans cette présentation, qui en appelle d’autres, dont la distribution est superbe avec Isabelle Olivier (harpe), Thierry Lhiver (tb) et Guillaume Séguron (ctb).»

 – Jazz Magazine – Philippe Méziat – 12 novembre 2009 – Création Sois patient car le loup – D’Jazz Nevers 

Un quintette superbe et délicat…

«(…) D’une manière totalement différente, la clarinettiste Catherine Delaunay a choisi d’adapter en chansons des écrits de Malcolm Lowry dans sa création «  Sois patient car le loup » interprétés par le bassiste John Greaves (ex-Henry Cow, ex-National Health, etc.), ici uniquement chanteur, au sein d’un quintette superbe et délicat avec Thierry Lhiver (tb), Isabelle Olivier (harpe) et Guillaume Séguron (ctb). Un univers sonore et poétique extrêmement tendu, raffiné et sensible, grâce à son instrumentation singulière, en particulier dans l’association des cordes de la harpiste et du contrebassiste.»

 – Les dernières nouvelles du jazz – décembre 2009 – Création Sois patient car le loup – D’Jazz Nevers

Un univers de mélodies denses et fortes…

«Découvert au dernier festival de Nevers, le spectacle «Sois patient car le loup…» conçu et dirigé par Catherine Delaunay, est de ceux qui se glissent doucement dans votre mémoire et dans votre corps, au moins autant par son contenu sensible que par les questions qu’il soulève, et qu’il résout avec brio. Le propos consiste à mettre en musique et en scène des extraits des poèmes de Malcolm Lowry, parfois dans le texte, parfois traduits (par Jean-François Goyet), et d’évoquer à partir de là tout un univers onirique où se mêlent des évocations de la pêche au large, des ambiances d’estaminets marins et plus généralement les obsessions intimes du poète. John Greaves est la voix, indispensable et bien venue par son fond de gorge gallois, sa faconde, son humour ravageur. Catherine Delaunay (accordéon, clarinettes, musiques et arrangements), Isabelle Olivier (harpe), Guillaume Séguron (contrebasse), Thierry Lhiver (trombone) tissent autour de lui avec la complicité de Laurent Dahyot (son) tout un univers de mélodies denses et fortes, jamais faciles, toujours arrangées avec un soin et une délicatesse extrême.
Il faut prendre garde, quand on reçoit une telle proposition artistique, à ne pas se laisser prendre au piège de la question du sens. Vouloir «comprendre» à tout prix est la meilleure façon de rater le coche, et parfois de prendre la mouche. L’univers poétique est déjà , à lui seul, un univers de sons au moins autant qu’un monde de significations. Et c’est souvent pour des motifs déjà  liés à ce qu’ils comportent de musique que les «chanteurs» choisissent tel ou tel texte, comme nous le confiait la veille Jeanne Added. Il faut donc prendre la musique qui en résulte comme un tout, accepter l’idée que la voix est d’abord un instrument, et ne prendre les bribes de sens qui s’échappent ici ou là uniquement comme des éléments adventices, utiles pour se laisser aller au rêve, à l’imaginaire, mais pas du tout indispensables pour que le message musical vous atteigne. Ainsi, délivrés de tout effort pour rejoindre un sens qui de toutes façons échappe – ne serait-ce que par la grâce de chanteurs qui articulent plus ou moins bien ? nous nous laissons aller aux charmes d’un texte que la musique prolonge et parfois magnifie. On sait, pour conclure sur ce chapitre, que les plus grands textes poétiques ont parfois du mal à trouver leur écho musical (précisément parce qu’ils se suffisent à eux-mêmes, la rencontre entre Baudelaire et Henri Duparc faisant ici office de contre exemple rarissime), et que, inversement, certains textes assez faibles ont été transfigurés par la plume d’un compositeur de génie ? c’est souvent le cas dans les mélodies de Schubert. Avec «Sois patient car le loup…» Catherine Delaunay se situe selon nous dans le premier cas de figure, sa musique toute en dentelle et en finesse venant jouer parfaitement (par oppositions, décalages, glissements, dérapages et autres figures) avec l’univers marin, chaloupé et rocailleux, de Malcom Lowry. Il suffit à l’auditeur de se laisser aller.»

 – Jazz Magazine – Philippe Méziat – Janvier 2010 – Sois patient car le loup – Festival Du Bleu en Hiver – Tulle

SOIS PATIENT CAR LE LOUP, Disque « ÉLU » Citizen Jazz

«Créé en coproduction avec la scène nationale de Montbéliard, Sois patient car le loup de Catherine Delaunay met en musique les poèmes de Malcolm Lowry, auteur anglais rare qui aura fait de l’errance, de la mer et de son ivresse les thèmes centraux de son oeuvre.
Ses poèmes peuvent être aussi sombres et sauvages qu’ils savent être chaleureux ; tout entier remplis de cet alcool vaporeux qui forge l’empathie d’un regard désabusé sur le monde comme un gigantesque bouge. La clarinettiste, également accordéoniste sur l émouvant «That’s What I Mean», a embarqué dans cet hommage une flottille d’improvisateurs sensibles, le grand John Greaves en proue, qui cherchent comme Lowry l’harmonie fugace dans cette grande étendue balayée par les vents.
«La mer méprisante qui retrousse sa babine tout le jour, stridente comme des usines à casser le verre» nous dit le poète. La mise en musique de ces poèmes traduits par Jean-François Goyet aux fins de ce spectacle s’inspire de ce ressac. C’est un exercice intime et subtil qui caresse les mots sans leur faire perdre de leur force et transporte la poésie dans des tourneries aussi simples qu’elles sont parfaitement ourlées.
Le grand-père de Catherine Delaunay, Terre-Neuva emporté par les flots, plane au-dessus des mots de Lowry telle une disparition, une destinée de la mer. «La mouette aux ailes glauques» s’ouvre sur le cliquetis presque enfantin de la harpe charnelle d’Isabelle Olivier, libre dans cet album où elle se joue, comme la mouette, du vent mutin et malicieux. Sois patient car le loup ordonne les éléments et les charrie pour les présenter sous leur plus bel éclat. «Pur éboueur de l’Ether», dit Lowry : entre la délicatesse des flots et leur absolue fatalité, les arrangements de Delaunay, tout en tensions et raffinements, s’appuient sur un quintet aux timbres étranges, poétiques à eux seuls quand ils semblent marcher ensemble dans les pas chaloupés du loup.

Dans la prose de Lowry, la mer et ce loup sont les faces jumelles du désir. Ils trouvent leur point de fusion dans le morceau-titre, ce conte sépulcral et flamboyant sur les errements d’un bateau ivre. Est-ce au tromboniste Thierry Lhiver, ancien du big band Lumière, qu’il échoit d’évoquer les pas lestes de cet animal ambivalent qui traverse le disque comme une forêt ténue ? Son ton chaleureux et explosif, dont le jeu de sourdine rappelle beaucoup celui d’Yves Robert, est le compagnon privilégié de Catherine Delaunay et le contrepoint parfait aux cordes structurantes et pleines d’émotion de Guillaume Séguron. En tout cas c’est certainement sur «Whirlpool» que cette formation sans batterie est la plus équilibrée. Le splendide archet du contrebassiste y est un rafiot qui tangue dans le roulis du temps et la brume épaisse de la clarinette basse, tandis qu’Isabelle Olivier et Thierry Lhiver s’ébrouent à contrevent.
A l’instar des poèmes de Lowry, il y a dans Sois patient car le loup une sensibilité à fleur de peau portée par des mélodies simples et intrinsèquement familières. Pour dire ces poèmes, la voix chargée de rocaille de John Greaves s’impose comme une évidence. Il roule les syllabes comme un vaisseau qui craque, avec cette scansion versatile qui ne leur donne que plus de magie. Ca et là, on pense à Verlaine et Verlaine Again, les albums qu’il a dédiés à cet autre amoureux de l’ivresse et de la solitude. Des poèmes en anglais qu’il attaque avec une rage caverneuse aux traductions qu’il semble savourer avec délice, l’âme du poète-voyageur transcende l’interprétation et la théâtralité du Gallois, phare solide auquel s’ancre la musique de cette sombre errance, ce voyage sans retour où l’on s’embarque sans regret.»

 – Franpi Barriaux – Citizen Jazz – novembre 2012

La musique et la poésie, un mariage qui coule de source…

«Une taverne, un lampadaire, une lanterne… le décor est minimaliste.
Dans une ambiance intimiste, le Palot accueillait mardi (10 novembre 2009) la première de « Sois patient car le loup », ou la mise en musique de poèmes de Malcolm Lowry. C’est au travers de ses textes que Catherine Delaunay (clarinettes, accordéon) faisait découvrir cet auteur anglais, dont l’oeuvre la plus connue reste « Au-dessous du volcan ». Elle signe des arrangements riches, à la tête d’une formation clarinette, trombone, contrebasse et harpe, aussi originale qu’invitant à l’onirisme. La musique et la poésie, un mariage qui coule de source et dont le point de convergence reste le chant. Ici, c’est John Greaves qui prête sa voix rauque, mélange de Gainsbourg et de Tom Waits, de titi parisien et de gentleman anglais. (…) Les poèmes, bien que traduits, préservent la concision et l’efficacité de la langue originelle, son rythme, sa musicalité, la manière de juxtaposer les images mentales. Quelques danses improvisées de quelques zouaves en goguette, et John Greaves chausse de nouveau le micro pour un « Épitaphe » totalement dingue. « T’écris Malcolm Lowry / Vétéran du Bowery / A la prose fleurie / Quoi qu’un poil assombrie / Qui travaillant de nuit / Parfois de jour aussi / Toquant ukulélé Périt. » « More is less, isn’t it ? »

 – L’Est Républicain – 14 novembre 2009 – Création Sois patient car le loup – Scène Nationale de Montbéliard

Une instrumentation sobre et raffinée…

«Cela aurait pu être un enregistrement de John Greaves, tant sa voix, le timbre de celle-ci, son accent gallois au service de textes en français et anglais irradient cet enregistrement. Projet de la clarinettiste et accordéoniste Catherine DELAUNAY, cette transcription musicale de poèmes de Malcolm Lowry, natif du Cheshire, comté voisin du Pays de Galles et qui fut aussi résident en France (dans les années 30, durant lesquelles il fréquenta entre autres Cocteau), ne pouvait en effet trouver de meilleur interprète bilingue, capable d’exprimer les mots d’une personnalité tourmentée.
 Catherine DELAUNAY, quoique ayant débuté sa carrière de musicienne et de compositrice dans le cadre des musiques dites sérieuses (avec quand même des études dans la classe de Jacques Di Donato !), se tourne davantage vers le jazz et la musique improvisée. Elle conçoit ses propositions musicales comme autant de spectacles, ses prestations avec ses différents groupes incluant un décor particulier. Ce qui fut le cas d’ailleurs lorsque Sois patient car le loup avait tourné la saison dernière. Un décor qui n’était pas sans rappeler – avec certes un contexte différent – les prestations d’Henry Cow : lampadaires, bars etc. en liaison avec les textes de l’écrivain britannique, inspirés par ses errances à travers le monde, au Mexique notamment (Delirium à Vera Cruz), ses penchants pour l’alcoolisme (Pirère pour les ivrognes) ou l’univers des marins (La mouette aux ailes glauques, Le retour du pêcheur).
 Le choix d’une instrumentation sobre et raffinée participe de la délicatesse de la mise en sons de ces poèmes et épouse pleinement l’ambiance à la fois glauque, joyeuse et brumeuse de l’oeuvre du romancier britannique : la clarinette virevolte, prend parfois des accents mélancoliques, l’accordéon, la harpe (servie par Isabelle Olivier) peuvent se faire aériens, comme dégagés des contingences terrestres ou telles les vapeurs d’alcool, le trombone de Thierry Lhiver se fait chaleureuse, la contrebasse de Guillaume Séguron épouse les émotions.»

  – Pierre Dürr – Revue & Corrigée – février 2012 – Album Sois patient car le loup

C’est un cabaret des histoires venues des cinq cents diables…

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«(…) La mer est dans une échappée de la toile du fond de scène. Une tâche bleutée dans la beauté lépreuse ? pour cela il suffit d’une artiste de talent : Isabelle Meunier, créatrice de cette oeuvre décor ; des murs pages au papier passé sur lesquelles l’écriture aborde à une taverne, se heurte à des immeubles pauvres à l’heure où le jour se lève, est masquée par la silhouette (ou son ombre) d’un homme, béret vissé sur la tête, qui marche à grandes enjambées vers on ne sait où. La taverne, le port ou son destin ; tous ont partie liée chez Malcolm Lowry (…).
John Greaves est la voix de Malcolm Lowry, partie intégrante du petit orchestre conduit par Catherine Delaunay (clarinettes et accordéon), Isabelle Olivier (harpe), Thierry Lhiver (trombone), Guillaume Séguron (contrebasse). C’est un cabaret des histoires venues des cinq cents diables dites par un poète sorti de la « terrible usure du jour » (…)
La musique a cette beauté empruntée aux instruments des pauvres, des orchestres ambulants choisissant un lieu de passage pour faire la manche (…) Compositions subtiles où joie et mélancolie dansent de concert (…)»

 – Au jour le jour – Michel Pulh – novembre 2009 – Création Sois patient car le loup – D’Jazz Nevers

Un duo tendre et bondissant…

« Catherine Delaunay promène son talent indiscipliné sur les marges du jazz. Derrière des intitulés insolites, un duo tendre et bondissant où elle croise ses clarinettes avec les saxophones de Pascal Van den Heuvel. De la fantaisie et l’invention pour une musique qui ne manque pas d’air. »

 – Jazz Magazine – Lorraine Soliman – novembre 2008 – Le chien déguisé en vache

Une musique évocatrice et presque cinématographique…

«Catherine Delaunay et Pascal Van den Heuvel croisent et décroisent les lignes de leurs instruments et dessinent d’une main preste dix-sept courtes esquisses pour la plupart improvisées.

Du minimalisme bucolique du « Jardin de Joseph » ou « Odette est partie » aux réminiscences balkaniques de « Mon p’tit python » et « La ballade d’Igor », le duo use de sons aux couleurs tendres (« Such a princess », une composition de Catherine Delaunay, nostalgique et doucement surannée) ou vives (« La Vache déguisée en chien »), avec une sorte de volonté d’enfance qui leur va bien au teint.

Ne vous fiez pas aux apparences : la naïveté est voulue, le chien n’est peut-être pas un chien, ni la vache une vache ; « Lost Tango in Paris » est une valse et « Une valse dans les prés » n’en est pas une ; « Sors la poubelle avant d’aller danser » n’est pas une parodie de Sylvie Vartan, mais « Soir de Paris » est une authentique valse musette qui fleure le parfum de chez Bourjois, « avec un J comme Joie », et une tour Eiffel sur la boîte bleue. « C’est encore loin » sonne un peu comme une chanson de halage… Vous suivez ? Tais-toi et rame.

Malicieux, les deux soufflants nous gratifient en cours de route de conversations instrumentales impromptues que nous devons comprendre à demi-mot, à demi-note, comme on essaie de saisir une discussion à la table voisine : « Au café avec Claude », « Tenderness », « Mon p’tit python »…

Elle se délecte à jouer les faux seconds rôles, les basses obligées. Il caresse voluptueusement les mediums et batifole dans les aigus avec la fougue d’un jeune chien dans l’herbe tendre. Tous deux affectionnent les volutes et les lignes virevoltantes, les sonorités rondes et dodues comme une petite madeleine, les teintes fraîches, les souvenirs de musique populaire, les échanges de voix, les phrases qui finissent en suspens comme un sourcil levé. Le vôtre, peut-être, à la première écoute de cette subtile collection de vignettes musicales.»

 – Citizen Jazz – Diane Gastellu – novembre 2008 – Le chien déguisé en vache

Échanges si doux pour musiciens de bon goût…

«Catherine Delaunay apprécie plus que tout l’intimité, les amis et le plaisir de celle-là  vécue avec ceux-ci dans Le jardin de Joseph ou Au café avec Claude. Son format de prédilection demeure le duo, peut-être par antinomie avec le nombreux Tous Dehors et, qu’elle décline des Tocade’S avec Bruno Tocanne, rompe le Silence dans les rangs avec Tatiana Lejude ou glisse voluptueusement sur les calembours du Chien déguisé en vache en compagnie de Pascal Van den Heuvel, elle n’aime rien tant que la complicité de ces moments privilégiés.

Alors, elle se donne avec soin, polit le son de ses clarinettes, trouve des courbes inattendues, des respirations bienvenues, des harmoniques croisant en chemin celles de son partenaire. Le saxophoniste a d’ailleurs compris sur quel terrain il avait la chance d’évoluer pourvu qu’il n’y dresse aucune barrière intempestive. Il creuse donc, dans le sillage de la Dame, une ligne attentive, y sème les germes de la rencontre à  venir et, avec toute la patience dont il peut se targuer, dessine les contours qui ourleront la mélodie. Surtout, il a banni de ses instruments tout risque d’agressivité. Car, sans être pour autant un oiseau effarouché, Catherine Delaunay cherche tout sauf le conflit. Ce n’est pas pour cela qu’elle est venue, mais pour vivre un temps lumineux où, pour une fois, l’intelligence aurait eu gain de cause.

Aussi goûte-t-on des mets bien délicats au menu de ces 17 courtes pièces mitonnées avec tout le savoir-faire de compagnons artisans : du jazz, bien sûr, encore que cet idiome précis soit loin de définir la couleur générale de l’album, des contrepoints tirés sur le fil de la dissonance, de brefs échanges fondés sur le rythme ou de longues phrases épanouies sur toute l’amplitude du spectre.

Surtout, on y entend de l’improvisation, terme hybride s’il en fut, évoquant moins l’esthétique abordée que la genèse du son lui-même, mais situant bien les interprètes dans cette zone ambiguë peuplée de tous les dangers et requérant toute la lucidité nécessaire au déni de la redite, des clichés et du prêt-à -jouer.

C’est donc en totale chute libre que la clarinettiste franà§aise, à  l’origine de la fanfare de poche Y’en a qui manquent pas d’air et cheville ouvrière des ensembles de Laurent Dehors, du Simple sound de Régis Huby ou du Chaosmos d’Alain Blesing, entraîne le saxophoniste belge, néophyte en la matière, mais fasciné par cette disponibilité avec laquelle ils conjuguent au présent la tendresse, l’humour, le désir, et la joie.

Rien de bien obscur dans tout cela, n’est-ce pas ?

Juste quelques rimes enguirlandées, lampions de fête et petits matins étoilés à  tendre au-dessus de nos lits pour mieux conjurer nos cauchemars…»

 – Improjazz – Joël Pagier – janvier 2009 – Le Chien déguisé en vache

Un duo plein de charme…

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«Catherine Delaunay, une autre musicienne qui se joue des chapelles et que l’on retrouve comme dans ce beau disque Le Chien déguisé en vache aux côtés du souffleur Pascal Van den Heuvel.
La promenade musicale où nous embarquent les 2 souffleurs est pleine de surprises, de rebonds, de clins d’oeil. Certaines fois presque musique de chambre, puis une valse vient s’immiscer l’air de rien et le résultat est parfait, c’est Soir de Paris, juste avant c’était un Tenderness trop court mais bien frappé. Le titre qui donne son nom à  l’album est une parfaite réussite de ce duo plein de charme, beaucoup de douceur et une pointe de rugosité.
Cet album est un cheminement dans la musique de Catherine Delaunay, qui peaufine le son de ses clarinettes pour faire duo avec le saxophone de l’ami belge. Une musique improvisée qui place la musicienne dans une démarche toujours exigeante de son parcours musical. »
 – 491 – Bruno Pin – mars 2009 – Le Chien déguisé en vache

Un charmant répertoire pour orphéon buissonnier…

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 «La clarinettiste Catherine Delaunay a écrit un charmant répertoire pour orphéon buissonnier. Fragments mélodiques narquois enchaînés à  la diable, rythmes voyous préférant la boiterie de l’impair, métal des instruments d’extérieur (le trombone de Daniel Casimir, le saxophone de Lionel Martin, le soubassophone de Didier Havet) teinté du bois de velours de la clarinette et plus souvent caressé que battu par Bruno Tocanne. Musique à  vocation d’animation, d’illustration, d’ameublement, mais la qualité des arrangements, de l’orchestration et de l’interprétation nous fait dire que cet ameublement-là  relève de l’ébénisterie d’art. A la lecture de la distribution, on s’en doutait un peu. D’autant plus qu’invitation est faite à  l’improvisation, ici traitée plus sur le terrain du libre contrepoint hérité de la new thing que sur celui de la trame harmonique. Une réussite du genre.»

 – Jazzman – Frank Bergerot – février 2004 – Y’en a qui manquent pas d’air

La profondeur d’une musique diablement envoûtante…

« Y’en a qui manquent pas d’ air… et encore moins de souffle, de bras, de clefs, de joie, de générosité et d’imagination.
Tête pensante du collectif, la clarinettiste et sopraniste (pas de cornemuse pour aujourd’hui) Catherine Delaunay dirige tout ce beau monde avec exigence et détermination. Il serait bien trop réducteur de ne voir ici que ritournelles ensoleillées, et ainsi, oublier la profondeur d’une musique diablement envoûtante. Goûtez aux plus vifs débordements de la clarinette de la clarinettiste (et a ses infinies douceurs aussi), écoutez les murmures convulsés de Didier Havet, écoutez la liberté que s’offre (et que l’on offre) à  la batterie, découvrez Simone, celle que je ne connais pas mais que j’imagine câline, foutraque, déterminée (je me trompe ?). Et puis ce titre merveilleux, Au coin des fées, libérant les imaginaires les plus fertiles. Un disque ravissant… mais bien plus que cela, vous vous en doutez ! »

 – Impro Jazz – Luc Bouquet – mars 2003 – Y’en a qui manquent pas d’air

COEUR DE LUNE, Disque « RECOMMANDÉ DU MOIS » Répertoire

«Parfois refuge pour instrumentistes déficients, elle peut aussi regrouper des musiciens accomplis et faire naître une somme musicale qui dépasse les vertus de chacun. La clarinettiste Catherine Delaunay a constitué une fanfare qui ne comprend que cinq musiciens. Une «fanfarette»? Pourquoi pas? Le résultat est enthousiasmant par la relative sophistication et finesse des arrangements, le côté primesautier des interventions solistes, le plaisir de jouer évident à  l’écoute. On a l’esprit de la fanfare, sans le poids mais sans édulcorants. Un régal.»

 – Répertoire – octobre 2003 – disque «Recommandé du mois»- Y’en a qui manquent pas d’air –

Une des musiques les plus inspirées, aériennes et voyageuses qui soient…

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 «Y’en a qui manquent pas d’air» regroupe quelques musiciens irréductibles du jazz actuel, tous embarqués séparément dans des directions singulières, aventuriers en tambours et vents. Ensemble ils inventent une des musiques les plus inspirées, aériennes et voyageuses qui soient à  la fois populaire, charmeuse et tranquillement novatrice…»

 – Nevers D’Jazz Festival – octobre 2002 – Y’en a qui manquent pas d’air

Vivifiant… Variations sensibles, pleines de liberté et de talent…

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«C’est une fanfare, jazz, de rue, d’intérieur, c’est cinq musiciens qui brassent leur musique au fil de leurs instruments.
Catherine Delaunay, Lionel Martin, Daniel Casimir, Didier Havet et Bruno Tocanne, pour un univers où se rencontrent un jazz européen
mà¢tiné de free et de classicisme, et des ambiances de film. Vivifiant, on entre dans la danse avec des variations d’un bel éclectisme,
sensibles, foutraques, pleines de liberté et de talent. On remarquera, sans oublier les quatre hommes du groupe, le jeu excellent de la
clarinettiste, Catherine Delaunay, qui fait penser quelques fois à  Dolphy, mais pas à  Sclavis ni à  Portal et c’est tant mieux, son jeu
porte déjà  une marque particulière, celle d’une grande musicienne.»

 – 491 – octobre 2002 – Y’en a qui manquent pas d’air