Sois patient car le loup

SOIS PATIENT CAR LE LOUP,
d'après les poèmes de Malcolm Lowry

Catherine Delaunay a découvert les poèmes de Malcolm Lowry dans le premier recueil de traductions qui en ait été publié, sous le titre « Pour l’amour de mourir ». Leur musicalité lui a tout de suite semblé appeler le chant, les chansons. Chansons de marin, de voyage au long cours, de coeur et de grand large, de pluie et de vent. Comme une tresse d’histoires fabuleuses et de musique pure. Un spectacle en hommage à son grand-père Joseph, terre-neuvas, qui lui a été volé par la mer.
Catherine Delaunay a réuni les musiciens avec le soin qu’on prend à composer son équipage pour une traversée au long cours dans des climats extrêmes et changeants. John Greaves, voix & ukulélé, Catherine Delaunay, clarinettes & accordéon, Isabelle Olivier, harpe, Thierry Lhiver, trombone, Guillaume Séguron, contrebasse. Création décor, Isabelle Meunier. Tous les poèmes ont été traduits par Jean-François Goyet.

LA PRESSE

    Poésie du grand large et de lʼivresse… “Catherine Delaunay a présenté une création autour des textes de Malcolm Lowry, avec la participation de John Greaves. Cette poésie du grand large et de lʼivresse convient tout à fait à la voix et à la manière de lʼancien bassiste du groupe “Henri Cow”. Le beau travail dʼécriture minutieux et sensible, de la clarinettiste, a fait le reste. Beaucoup de chaleur et dʼaffection dans cette présentation, qui en appelle dʼautres, dont la distribution est superbe avec Isabelle Olivier (harpe), Thierry Lhiver (tb) et Guillaume Séguron (ctb).”
– Jazz Magazine – Philippe Méziat – 12 novembre 2009 – Création Sois patient car le loup – Rencontres Internationales DʼJazz de Nevers –
   La musique et la poésie, un mariage qui coule de source… “Une taverne, un lampadaire, une lanterne… le décor est minimaliste. Dans une ambiance intimiste, le Palot accueillait mardi (10 novembre 2009) la première de “Sois patient car le loup”, ou la mise en musique de poèmes de Malcolm Lowry. Cʼest au travers de ses textes que Catherine Delaunay (clarinettes, accordéon) faisait découvrir cet auteur anglais, dont lʼoeuvre la plus connue reste “Au-dessous du volcan”. Elle signe des arrangements riches, à la tête dʼune formation clarinette, trombone, contrebasse et harpe, aussi originale quʼinvitant à lʼonirisme. La musique et la poésie, un mariage qui coule de source et dont le point de convergence reste le chant. Ici, cʼest John Greaves qui prête sa voix rauque, “mélange de Gainsbourg et de Tom Waits, de titi parisien et de gentleman anglais”. (…) Les poèmes, bien que traduits, préservent la concision et lʼefficacité de la langue originelle, son rythme, sa musicalité, la manière de juxtaposer les images mentales. Quelques danses improvisées de quelques zouaves en goguette, et John Greaves chausse de nouveau le micro pour un “Épitaphe” totalement dingue. “Tʼécris Malcolm Lowry / Vétéran du Bowery / A la prose fleurie / Quoi quʼun poil assombrie / Qui travaillant de nuit / Parfois de jour aussi / Toquant ukulélé Périt.” “More is less”, isnʼt it ?”
– LʼEst Républicain – 14 novembre 2009 – Création Sois patient car le loup – Le Palot – Scène nationale de Montbéliard –
    Un quintette superbe et délicat… « (…) Dʼune manière totalement différente, la clarinettiste Catherine Delaunay a choisi dʼadapter en chansons des écrits de Malcolm Lowry dans sa création « Sois patient car le loup » interprétés par le bassiste John Greaves (ex-Henry Cow, ex-National Health, etc.), ici uniquement chanteur, au sein dʼun quintette superbe et délicat avec Thierry Lhiver (tb), Isabelle Olivier (harpe) et Guillaume Séguron (ctb). Un univers sonore et poétique extrêmement tendu, raffiné et sensible, grâce à son instrumentation singulière, en particulier dans lʼassociation des cordes de la harpiste et du contrebassiste. »
– Les dernières nouvelles du jazz – décembre 2009 – Création Sois patient car le loup –
Rencontres Internationales DʼJazz de Nevers –
    Cʼest un cabaret des histoires venues des cinq cents diables… (…) « La mer est dans une échappée de la toile du fond de scène. Une tâche bleutée dans la beauté lépreuse – pour cela il suffit dʼune artiste de talent : Isabelle Meunier, créatrice de cette oeuvre décor – des murs pages au papier passé sur lesquelles lʼécriture aborde à une taverne, se heurte à des immeubles pauvres à lʼheure où le jour se lève, est masquée par la silhouette (ou son ombre) dʼun homme, béret vissé sur la tête, qui marche à grandes enjambées vers on ne sait où. La taverne, le port ou son destin ; tous ont partie liée chez Malcolm Lowry (…). John Greaves est la voix de Malcolm Lowry, partie intégrante du petit orchestre conduit par Catherine Delaunay (clarinettes et accordéon), Isabelle Olivier (harpe), Thierry Lhiver (trombone), Guillaume Séguron (contrebasse). Cʼest un cabaret des histoires venues des cinq cents diables dites par un poète sorti de la « terrible usure du jour » (…) La musique a cette beauté empruntée aux instruments des pauvres, des orchestres ambulants choisissant un lieu de passage pour faire la manche (…) Compositions subtiles où joie et mélancolie dansent de concert (…) »
– DʼJazz de Nevers –“Au jour le jour” – Michel Pulh – novembre 2009 –
Création Sois patient car le loup – Rencontres Internationales DʼJazz de Nevers –
Un univers de mélodies denses et fortes… (…)Découvert au dernier festival de Nevers, le spectacle « Sois patient car le loup… » conçu et dirigé par Catherine Delaunay, est de ceux qui se glissent doucement dans votre mémoire et dans votre corps, au moins autant par son contenu sensible que par les questions qu’il soulève, et qu’il résout avec brio. Le propos consiste à mettre en musique et en scène des extraits des poèmes de Malcom Lowry, parfois dans le texte, parfois traduits (par Jean-François Goyet), et d’évoquer à partir de là tout un univers onirique où se mêlent des évocations de la pêche au large, des ambiances d’estaminets marins et plus généralement les obsessions intimes du poète. John Greaves est la voix, indispensable et bien venue par son fond de gorge gallois, sa faconde, son humour ravageur. Catherine Delaunay (accordéon, clarinettes, musiques et arrangements), Isabelle Olivier (harpe), Guillaume Séguron (contrebasse), Thierry Lhiver (trombone) tissent autour de lui avec la complicité de Laurent Dahyot (son) tout un univers de mélodies denses et fortes, jamais faciles, toujours arrangées avec un soin et une délicatesse extrême. Il faut prendre garde, quand on reçoit une telle proposition artistique, à ne pas se laisser prendre au piège de la question du sens. Vouloir « comprendre » à tout prix est la meilleure façon de rater le coche, et parfois de prendre la mouche. L’univers poétique est déjà, à lui seul, un univers de sons au moins autant qu’un monde de significations. Et c’est souvent pour des motifs déjà liés à ce qu’ils comportent de musique que les « chanteurs » choisissent tel ou tel texte, comme nous le confiait la veille Jeanne Added. Il faut donc prendre la musique qui en résulte comme un tout, accepter l’idée que la voix est d’abord un instrument, et ne prendre les bribes de sens qui s’échappent ici ou là uniquement comme des éléments adventices, utiles pour se laisser aller au rêve, à l’imaginaire, mais pas du tout indispensables pour que le message musical vous atteigne. Ainsi, délivrés de tout effort pour rejoindre un sens qui de toutes façons échappe – ne serait-ce que par la grâce de chanteurs qui articulent plus ou moins bien – nous nous laissons aller aux charmes d’un texte que la musique prolonge et parfois magnifie. On sait, pour conclure sur ce chapitre, que les plus grands textes poétiques ont parfois du mal à trouver leur écho musical (précisément parce qu’ils se suffisent à eux-mêmes, la rencontre entre Baudelaire et Henri Duparc faisant ici office de contre exemple rarissime), et que, inversement, certains textes assez faibles ont été transfigurés par la plume d’un compositeur de génie – c’est souvent le cas dans les mélodies de Schubert. Avec « Sois patient car le loup… » Catherine Delaunay se situe selon nous dans le premier cas de figure, sa musique toute en dentelle et en finesse venant jouer parfaitement (par oppositions, décalages, glissements, dérapages et autres figures) avec l’univers marin, chaloupé et rocailleux, de Malcom Lowry. Il suffit à l’auditeur de se laisser aller.
– Jazz Magazine –Philippe Méziat – 31 janvier 2010 –
Sois patient car le loup – Festival Du Bleu en Hiver – Théâtre des 7 collines – Tulle –
Un disque magnifique…
Projet très personnel de la clarinettiste Catherine Delaunay (de Tous Dehors…) autour du poète Malcolm Lowry. Avec des musiciens magnifiques, à la hauteur des textes habités par John Greaves, elle livre un disque qu’on ne peut que conseiller. « A lʼinstar des poèmes de Lowry, il y a dans Sois patient car le loup une sensibilité à fleur de peau portée par des mélodies simples et intrinsèquement familières. Pour dire ces poèmes, la voix chargée de rocaille de John Greaves sʼimpose comme une évidence. Il roule les syllabes comme un vaisseau qui craque, avec cette scansion versatile qui ne leur donne que plus de magie. »Créé dans le cadre de la sélection du Printemps des Poètes en coproduction avec la scène nationale de Montbéliard, Sois patient car le loup de Catherine Delaunay met en musiques les poèmes de Malcolm Lowry, auteur anglais rare qui aura fait de lʼerrance, de la mer et de son ivresse les thèmes centraux de son oeuvre.Ses poèmes peuvent être aussi sombres et sauvages quʼils savent être chaleureux ; tout entier remplis de cet alcool vaporeux qui forge lʼempathie dʼun regard désabusé sur le monde comme gigantesque bouge. La clarinettiste, également accordéoniste sur lʼémouvant « Thatʼs What I Mean », a embarqué dans cet hommage une flottille dʼimprovisateurs sensibles, le grand John Greaves en proue, qui cherchent comme Lowry lʼharmonie fugace dans cette grande étendue balayée par les vents.« La mer méprisante qui retrousse sa babine tout le jour, stridente comme des usines à casser le verre » nous dit le poète. La mise en musique de ces poèmes traduits par Jean-François Goyet aux fins de ce spectacle sʼinspire de ce ressac. Cʼest un exercice intime et subtil qui caresse les mots sans leur faire perdre de leur force et transporte la poésie dans des tourneries aussi simples quʼelles sont parfaitement ourlées.Le grand-père de Catherine Delaunay, Terre-Neuva emporté par les flots, plane au-dessus des mots de Lowry telle une disparition, une destinée de la mer. « La mouette aux ailes glauques » sʼouvre sur le cliquetis presque enfantin de la harpe charnelle dʼIsabelle Olivier, libre dans cet album où elle se joue, comme la mouette, du vent mutin et malicieux. Sois patient car le loup ordonne les éléments et les charrie pour les présenter sous leur plus bel éclat. « Pur éboueur de lʼEther », dit Lowry : entre la délicatesse des flots et leur absolue fatalité, les arrangements de Delaunay, tout en tensions et raffinements, sʼappuient sur un quintet aux timbres étranges, poétiques à eux seuls quand ils semblent marcher ensemble dans les pas chaloupés du loup.Dans la prose de Lowry, la mer et ce loup sont les faces jumelles du désir. Ils trouvent leur point de fusion dans le morceau-titre, ce conte sépulcral et flamboyant sur les errements dʼun bateau ivre. Est-ce au tromboniste Thierry Lhiver, ancien du big band Lumière, quʼil échoit dʼévoquer les pas lestes de cet animal ambivalent qui traverse le disque comme une forêt ténue ? Son ton chaleureux et explosif, dont le jeu de sourdine rappelle beaucoup celui dʼYves Robert, est le compagnon privilégié de Catherine Delaunay et le contrepoint parfait aux cordes structurantes et pleines dʼémotion de Guillaume Séguron. En tout cas cʼest certainement sur « Whirlpool » que cette formation sans batterie est la plus équilibrée. Le splendide archet du contrebassiste y est un rafiot qui tangue dans le roulis du temps et la brume épaisse de la clarinette basse, tandis quʼIsabelle Olivier et Thierry Lhiver sʼébrouent à contrevent.A lʼinstar des poèmes de Lowry, il y a dans Sois patient car le loup une sensibilité à fleur de peau portée par des mélodies simples et intrinsèquement familières. Pour dire ces poèmes, la voix chargée de rocaille de John Greaves sʼimpose comme une évidence. Il roule les syllabes comme un vaisseau qui craque, avec cette scansion versatile qui ne leur donne que plus de magie. Çà et là, on pense à Verlaine et Verlaine Again, les albums quʼil a dédiés à cet autre amoureux de lʼivresse et de la solitude. Des poèmes en anglais quʼil attaque avec une rage caverneuse aux traductions quʼil semble savourer avec délice, lʼâme du poète-voyageur transcende lʼinterprétation et la théâtralité du Gallois, phare solide auquel sʼancre la musique de cette sombre errance, ce voyage sans retour où lʼon sʼembarque sans regret.»
– Citizen Jazz –Franpi Barriaux – janvier 2012 – Disque «Elu» Citizen Jazz – Album Sois patient car le loup –
Label Les neuf filles de Zeus – Distribué par Believe.fr-
    Une instrumentation sobre et raffinée… Cela aurait pu être un enregistrement de John Greaves, tant sa voix, le timbre de celle-ci, son accent gallois au service de textes en français et anglais irradient cet enregistrement. Projet de la clarinettiste et accordéoniste Catherine DELAUNAY, cette transcription musicale de poèmes de Malcolm Lowry, natif du Cheshire, comté voisin du Pays de Galles et qui fut aussi résidant en France (dans les années 30, durant lesquelles il fréquenta entre autres Cocteau), ne pouvait en effet trouver de meilleur interprète bilingue, capable dʼexprimer les mots dʼune personnalité tourmentée.Catherine DELAUNAY, quoique ayant débuté sa carrière de musicienne et de compositrice dans le cadre des musiques dites sérieuses (avec quand même des études dans la classe de Jacques Di Donato !), se tourne davantage vers le jazz et la musique improvisée. Elle conçoit ses propositions musicales comme autant de spectacles, ses prestations avec ses différents groupes incluant un décor particulier. Ce qui fut le cas dʼailleurs lorsque ce « Sois patient car le loup » avait tourné la saison dernière. Un décor qui nʼétait pas sans rappeler – avec certes un contexte différent – les prestations dʼHenry Cow : lampadaires, bars, etc. en liaison avec les textes de lʼécrivain britannique, inspirés par ses errances à travers le monde, au Mexique notamment (Delirium à Vera Cruz), ses penchants pour lʼalcoolisme (prière pour les ivrognes) ou lʼunivers des marins (la mouette aux ailes glauques, le retour du pêcheur).Le choix dʼune instrumentation sobre et raffinée participe de la délicatesse de la mise en sons de ces poèmes et épouse pleinement lʼambiance à la fois glauque, joyeuse et brumeuse de lʼoeuvre du romancier britannique : la clarinette virevolte, prend parfois des accents mélancoliques, lʼaccordéon, la harpe (servie par Isabelle Olivier) peuvent se faire aériens, comme dégagés des contingences terrestres ou telles les vapeurs dʼalcool, le trombone de Thierry Lhiver se fait chaleureuse, la contrebasse de Guillaume Séguron épouse les émotions.
– Revue & Corrigée –Pierre Dürr – janvier 2012 – Album Sois patient car le loup –
Label Les neuf filles de Zeus – Distribué par Believe.fr